mercredi 1 juin 2011

Parabole de l'Etoile...


Il pleuvait à torrent depuis le matin. Elle était en retard de plus d’une heure, et il en avait marre de l’attendre. Elle n’était même pas son genre mais il se sentait seul en ce moment. Enfermé dans un personnage qui ne lui correspondait pas, il se trouvait à l’étroit dans sa vie, comme étouffé, asphyxié.

L’image que les autres avaient de lui, le faisait souffrir, il ne savait plus comment s’en sortir, alors il avait cherché à faire une rencontre nouvelle et voilà qu’elle l’avait planté là. Un échec de plus.

Il se retourna rageusement et découvrit le magasin contigu au café dans lequel ils avaient rendez-vous. Un antiquaire, il pouvait toujours aller faire un tour en attendant une éclaircie. Il poussa la porte et pénétra dans une petite échoppe très sombre encombrée jusqu’au plafond de vieilles choses, il repéra deux ou trois meubles intéressant mais il ne savait pas où les installer.

Il découvrit tout au fond entre deux secrétaires une vitrine remplie de bijoux anciens. Le premier que l’on remarquait était un saphir monté sur de l’or blanc, il était assez gros et brillait de milles feux, sa forme était d’un ovale parfait et la finesse de la chaîne le complétait admirablement. Un bijou probablement unique et très cher aussi, mais envoûtant !!!!

Le second qui attirait l’œil était une bague en forme de cœur d’un rose tendre et dure à la fois, on aurait dit que la pierre s’était développée uniquement dans le seul but de devenir un cœur parfait, les griffes d’or fin qui l’enchâssaient sur un anneau ciselé à la perfection étaient discrètes et mettaient en valeur la pierre. Assurément cette bague était un merveilleux présent de fiançailles elle inspirait l’amour.

Les autres bijoux étaient plus quelconques, des montres, des boucles d’oreilles, des bracelets, rien d’aussi beau que les deux premiers. Pourtant un éclat rouge sombre attira son regard et éveilla sa curiosité, un pendentif était coincé tout au fond de la vitrine un peu dissimulé par les éclairages. Il appela le vendeur et lui demanda de lui montré le bijou de plus prêt, celui-ci s’exécuta surpris.

C’était un tout petit pendentif approximativement de la forme d’une étoile, mais si mal fait que c’était difficile d’être sûre. La pierre qui composait son centre était pleine de défauts, on aurait dit que le tailleur n’avait eu d’autre but que de les mettre tous en valeur, elle était taillée en dépit du bon sens, et pourtant l’effet était saisissant. Il ne coûtait que 5€, un prix dérisoire aussi n’hésita-t-il pas.

Il installa son curieux pendentif sur une longue chaîne en argent, il ne voulait pas que ça se sache, il n’était pas très masculin ce bijou, ni très beau, juste intéressant, tellement imparfait, qu’il en devenait touchant. Il resterait caché à même sa peau, ses aspérités et sa chaleur étaient sensuels, le contact lui plaisait. Sa présence sur son cœur le rasséréna, il n’était plus condamné à l’échec, il avait maintenant une étoile porte-bonheur.

Et pour la première fois depuis longtemps il sourit.

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